Le diocèse de Limoges, limitrophe de celui de Bourges, est bien connu pour le nombre important d'associations religieuses type "confréries" qui ont émaillé le cours de son histoire.

Leur visibilité est encore très nette, et les ostensions limousines qui se déroulent actuellement en sont bien la preuve.

Une journée d'étude a rassemblé des spécialistes de la question : historiens, archivistes, chercheurs, théologiens...
Il en est sorti des interventions et des réflexions très intéressantes, réunies aujourd'hui dans un ouvrage dont nous avons été heureux de participer à la souscription.

Pour ce qui nous concerne, l'intervention de Stéphane CAPOT et de Paul d'HOLLANDER (pp 12-13) met parfaitement en lumière le développement par vagues des confréries. Nous pouvons classer la confrérie des Porteurs de Ste-Sévère dans la première vague, celle des associations "vouées à Notre-Dame, aux apôtres et aux saints locaux, mêlant intimement les activités cultuelles et les occupations profanes". Repérées sur des documents à partir du XIIe siècle, ces confréries nées à l'époque médiévale accompagnent les lieux de culte fréquentés.
Les deux autres grandes périodes fastes pour la création de confréries sont l'époque de la Réforme Catholique (fin du XVIe -milieu du XVIIIe siècle) et le XIXe siècle avec le renouveau du culte marial.

D'autres chapitres évoquent les activités des confrères, qui outre l'organisation de processions religieuses, développaient une activité charitable à l'intérieur du groupe : secours pécunier, aide aux malades, prise en charge totale des funérailles d'un confrère défunt. (Sara LOUIS, pp 44-45).

Mgr Christophe DUFOUR, ancien évêque de Limoges, nous rappelle judicieusement le sens du culte des saints et du culte des reliques (pp 140-142).
"Ainsi le culte des reliques n'a de sens que dans la profession de foi de l'Eglise en la résurrection.
Les reliques marquent la frontière entre terre et ciel.
Sans nous faire quitter la terre, elles ouvrent un mystérieux au-delà de l'histoire."

Enfin le mot de la fin revient à Jacques PLAINEMAISON avec sa belle description des confréries limousines actuelles :
"[Elles] sont des gardes d'honneur constituées autour des reliques d'un ou de plusieurs saints ;
loin de toute superstition, elles mettent en oeuvre la théologie de l'Eglise à propos des reliques."[...]
Elles honorent et vénèrent leur saint patron, veillent à la conservation de ses reliques et contribuent à la diffusion de son culte."

Ce qui vaut à Limoges l'est aussi dans le Berry voisin et à Sainte-Sévère, et je ne m'avancerais guère en disant que nos confrères sévèrois se reconnaissent parfaitement dans cette définition !

Un ouvrage donc de qualité, qui permet une meilleure compréhension d'un phénomène quasi-millénaire, à la fois religieux et social.

Confrérie et confrères en Limousin du Moyen Age à nos jours, sous la direction de Stéphane CAPOT et Paul d'HOLLANDER.
Presses Universitaires de Limoges, 2009
210 p., ill. en coul. et en noir et blanc. Annexes.

Les Confréries du Limousin à la loupe

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