Mais où s'est arrêtée Sainte Sévère ?

La question de l'emplacement du monastère érigé par la Mosellane n'a jamais été vraiment élucidée...

Les textes médiévaux parlent du confluent de l'Indre et du ruisseau des Palles.
Situé au niveau actuel du Pont Ste-Gemme, cet emplacement est cautionné - du bout des lèvres - par l'historien Emile CHENON :

"De ce monastère, il ne reste plus aujourd'hui que le souvenir ; mais au siècle dernier [ donc au XVIIIe siècle], au lieu où le place la tradition, existait encore une petite chapelle qui devait en être la dernière transformation, et qu'on appelait la chapelle de Sainte-Gemme, ou, suivant la prononciation locale, Sainte-Jame.

De cette chapelle elle-même, dont le nom rappelait vraisemblablement celui du monastère, il ne reste plus rien ; et la route de Sainte-Sévère à Lavau-Bonneuil passe aujourd'hui sur son emplacement.

Seule une croix de bois, plantée sur un petit tertre au bord de la route, et appelée croix de Sainte-Gemme, rappelle par son nom et sa présence le lieu où les religieuses du VIIe siècle étaient venues se fixer."

Le confluent de l'Indre et du ruisseau des Palles : c'est un endroit frais, agréable, à proximité immédiate de l'eau...mais trop facilement inondable !

La fondation s'est-elle implantée plutôt sur le côteau, au niveau par exemple du replat occupé par le domaine de Villebard ?

Ou bien encore au sommet du Terrier du Grand Moulin, juste derrière la statue de Mission élevée à la fin du XIXe siècle, au lieu-dit "Les Levets" ? Les anciens du pays se souviennent de "vieilles pierres" qu'on aurait trouvées dans le champ...

Il y a peu de chance qu'un bâtiment aussi beau que celui représenté sur le vitrail de l'église, ait été construit dans la campagne sévéroise. Aucun plan, aucune trace manuscrite, aucune trouvaille archéologique ne peut étayer cette idée.
Les monastères mérovingiens étaient avant tout des constructions en bois.
Ceux qui ont perduré jusqu'à nous se sont transformés en bâtiments de pierre lorsque les temps et les finances sont devenus plus favorables. Mais ceux-là ont laissé des traces.

L'emplacement d'époque et le devenir du monastère de Sainte-Sévère se résument donc à une suite de questionnements.

Mais pour le pèlerin - ou le promeneur - du "chemin de la Sainte"...il est peu de doute possible : il met ses pas là où la vierge de Trèves est passée.