Le vitrail de saint Modoald

13 novembre 2008

Parmi les trois vitraux qui éclairent le fond de l'église paroissiale de Sainte-Sévère, le premier sur la gauche représente "Stvs Modoaldvus", saint Modoald.

Pourquoi saint Modoald ?

Frère de sainte Sévère, Modoald est un homme cultivé et pieux à l'instar de sa soeur. Remarqué par le roi Dagobert, il est appelé à la cour d'Austrasie pour être ensuite nommé évêque de Trèves. Encouragé par le roi dans son désir de fondations monastiques, Modoald installe deux ou trois communautés à Trèves et dans les environs.

La cathédrale de Trèves, église épiscopale, dont les fondations remontent au IVe s.

C'est au Synode de Reims vers 624 que Modoald rencontre Sulpice, le fameux évêque de Bourges. Celui-ci, intéressé par l'oeuvre du confrère trévirois , lui demande aide et conseil pour implanter un monastère féminin dans le Berry.

Modoald, qui est lié d'une profonde affection avec sa soeur Sévère, pense à elle pour mener à bien cette mission. La toute jeune abesse de St-Symphorien de Trèves est donc mandatée, avec une poignée de religieuses, vers les terres lointaines du diocèse de Bourges.

Mission accomplie, Sévère retourne en Austrasie où elle meurt quelques temps plus tard, suivie de près dans la tombe par son frère Modoald.

Le vitrail

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Le vitrail, daté de 1876, représente de façon très classique un saint évêque.

Modoald est revêtu de ses habits sacerdotaux : la chasuble rouge, taillée dans une belle étoffe, laisse apparaître le bas de la tunicelle et de l'aube (ou soutane), ainsi que les deux bouts frangés de l'étole.
Ne sont pas oubliés les attributs d'évêque : la mitre assortie à la chasuble, la crosse dans la main gauche, et l'anneau épiscopal à la droite.

Curieusement, Modoald ne porte pas de monastère en taille réduite comme il est d'usage pour les fondateurs. Peut-être a-t-on voulu laisser ici l'honneur à sainte Sévère ?

Quoi qu'il en soit, le beau livre relié que l'évêque supporte de sa main droite (Bible, Sacramentaire ou bien Règle des moniales) complète le portrait d'un homme à la fois entreprenant et sage, orienté tout entier vers le service de l'Eglise.